En voyant Myrna et tous ces phénomènes,

ça vous est arrivé de penser, bon...

est-ce que je suis en face

d'un cas d'hystérie par exemple?

PERE ÉLIAS 2

Oui.

Je me suis posé la question à plusieurs reprises.

Myrna, telle que je l'ai connue

depuis le phénomène,

me donnait toujours l'impression

d'être une fille très ordinaire,

mais très équilibrée, et de tempérament très gai.

Cela se passe en Orient. À Damas, en Syrie.

Ville musulmane où les chrétiens sont nombreux.

Ville célèbre dans l’histoire du christianisme

puisque témoin de la conversion de saint Paul...

Depuis 15 ans maintenant,

cette simple maison du quartier chrétien de Soufanieh

est témoin de faits étonnants:

écoulement d’huile;

apparitions de la Vierge Marie et visions du Christ

aux cours d’extases...

On se croirait en plein conte

des Mille et une nuits...

tellement c’est déroutant...

Le Père Malouli,

autre père spirituel de Myrna,

accueille les pèlerins de toutes confessions

qui y viennent des quatre coins du monde.

... Nicolas et Myrna instinctivement

ont eu la réaction, je dirais honnête...

dès le départ, ils ont accroché,

une carte à l'entrée de la maison: "on refuse tout don".

Parce que Dieu nous a donné gratuitement,

nous, à notre tour, nous donnons gratuitement.

C’est dans cette atmosphère

que Myrna et Nicolas élèvent leurs deux enfants...

... Dieu m'a choisie mariée

et dans plusieurs messages,

il a insisté beaucoup sur ma vie conjugale

pour qu'elle reste telle qu'elle est.

Jean-Emmanuel a aujourd’hui 9 ans;

Myriam, 11 ans.

... à voir comment Myrna et Nicolas réagissent

et l'équilibre des enfants,

on est réellement étonné,

et c'est là qu'on touche du doigt une présence autre

que la présence humaine.

Dès les premiers jours du phénomène,

le patriarcat grec-orthodoxe

envoie un évêque et deux prêtres chez les Nazzour...

Et sous leurs yeux,

l’huile coule, à nouveau, des mains de Myrna...

Le 28 novembre 1982, le lendemain du phénomène,

se sont présentés à la maison

quatre officiers des services secrets avec un médecin.

Deux se sont présentés nommément

et deux autres se sont faufilés dans la foule.

Ils ont demandé à examiner l'image.

Ils ont démonté l'image

pour voir s'il n'y avait pas des tuyauteries

cachées quelque part.

Effectivement, de l'image coulait de l'huile.

Ils l'ont remise à sa place.

Ils avaient entendu dire que des mains de Myrna

quelquefois l'huile coulait.

Ils lui ont demandé de se laver les mains devant eux.

Elle s'est exécutée. Elle s'est essuyé avec une serviette.

Ils l'ont conduite au salon et là ils lui ont dit:

"maintenant, prie".

Et devant tout le monde,

au bout d'une seconde de silence,

de nouveau les deux mains de Myrna

étaient couvertes d'huile.

Le médecin lui prend les deux mains,

il lui griffe les paumes des mains,

y les tourne, les retourne.

Les avant-bras étaient complètement secs

tandis que les paumes des mains

étaient inondées d'huile.

Il se tourne vers les officiers et il leur dit:

"Dieu est grand!".

C'était fini.

Les différentes analyses menées en Syrie,

en Allemagne, en France et à Rome, en Italie,

ont révélées qu’il s’agissait d’huile d’olive pure à 100%.

Je considère que l'huile est une lumière.

Parce que plusieurs ont retrouvé la foi

grâce à cette goutte d'huile.

Et plusieurs ont guéri.

Bien sûr, ce n'est pas l'huile qui guérit,

c'est la foi de la personne qui la guérit,

mais c'est grâce à cette goutte d'huile.

Je considère l'huile comme une lumière,

mais je ne peux pas dire plus que ça,

parce que je ne sais pas.

Je ne sais pas pourquoi l'huile.

Je ne sais pas pourquoi l'huile

coule de mes mains, de mon visage.

Je ne sais pas.

Myrna, depuis 1990 parcourt le monde

et les signes sont presque toujours au rendez-vous...

Très souvent, lors de célébrations eucharistiques,

de l’huile coule des mains de Myrna...

et elle en bénit les fidèles...

Des associations ont été créées

en Égypte, en France, en Hollande,

aux États-Unis et au Canada.

Partout, des volontaires s’engagent

à vivre la spiritualité de Soufanieh:

c’est-à-dire l'unité de leur vie avec le Seigneur,

en famille et en Église,

et s’engagent à promouvoir l’unité des chrétiens

et de la Fête de Pâques.

Tous ces voyages à travers le monde

sont financés par les amis de Soufanieh

qui nous invitent.

Mais on leur pose la condition

d'être en accord avec les autorités religieuses du pays.

S'il n'y a pas d'accord au préalable, on refuse d'aller.

Je peux vous assurer que nous pouvons quitter Damas

avec rien en poche et y rentrer avec rien en poche.

Il nous suffit d'avoir le billet et le passeport.

Nous montons en avion, nous arrivons,

les amis nous accueillent, on loge dans les foyers.

Et croyez-moi, la qualité des amitiés

nées à partir de Soufanieh est exceptionnelle.

Exceptionnelle, vous voyez.

Et on est là pour prier et pour témoigner, c'est tout.

Les enfants, comme ici, à Montréal,

accompagnent souvent leur mère

dans ses nombreux voyages à l’étranger...

En été, je donne beaucoup de temps

aux gens et aux voyages,

et en même temps je m'occupe de mes enfants.

Mais en hiver, je leur consacre beaucoup de temps

à cause de leurs études,

parce que ce n'est pas raisonnable d'aller prier

et de laisser mes enfants seuls.

Je considère que cela fait partie de la prière,

et mes enfants font partie de ma mission.

Bien sûr, la famille est une petite église

et le mariage est un sacrement.

Donc, peut-être que ma mission

est d'être épouse et mère en même temps,

pour que l'unité de l'Église

commence par l'unité de la famille.

Et surtout que je suis grecque-catholique

et que Nicolas est grec-orthodoxe.

Mais je n'oblige pas mes enfants à prier.

Le soir, nous lisons l'Évangile et nous prions ensemble,

moi, Myriam, Jean et Nicolas.

Le dimanche nous allons à l'église ensemble et c'est tout.

À plusieurs reprises,

la Vierge Marie serait apparue à Myrna.

Toutes les apparitions eurent lieu la nuit,

sur la terrasse...

Elles se manifestèrent à partir d’un eucalyptus,

situé à une quinzaine de mètres de la maison

et seule Myrna voyait la Vierge Marie.

Je sentais une main me pousser dans le dos

pour monter sur la terrasse, sur le toit de la maison.

Je suis montée et je me suis agenouillée,

mais je ne sais pas pourquoi je me suis agenouillée.

Subitement, j'ai levé la tête et j'ai vu la Vierge Marie.

Je n'ai pas pu la regarder.

Elle était toute brillante de lumière.

Et je me suis enfuie. Je n'ai pas pu la voir très bien.

Lors de la deuxième apparition,

qui a eu lieu trois jours plus tard,

j'ai encore une fois senti une main

me pousser dans le dos.

Je suis montée, je l'ai vue

et ... elle était ...

Je ne sais pas la décrire très bien

parce qu'elle est indescriptible.

D'une beauté supérieure.

Elle était habillée en blanc,

avec une ceinture bleue, et un châle bleu sur l'épaule.

Et dès que je l'ai vue, elle brillait,

il y avait beaucoup de lumière autour d'elle...

et elle est très belle, très belle.

Le Père Élias demandera d’abord à Myrna et Nicolas

de ne rien dire au sujet des apparitions...

... parce que déjà on nous traitait de fous.

Parler d'apparitions, on nous aurait internés !

Myrna, depuis 1990, ne voit plus la Vierge Marie...

Et la Vierge Marie m'a dit lors de la dernière extase :

«Ne crains pas ma fille

jusqu'à ce que la fête soit unifiée»,

c'est-à-dire la fête de Pâques

chez les catholiques et orthodoxes.

Nous prions toujours à cette intention.

La première extase a eu lieu le 28 octobre 1983.

Au total, les extases, on en compte 33.

GILLES-CLAUDE 2

Qu'est-ce qu'on entend par une extase ?

PERE ÉLIAS 9

Une extase…

voyez, Myrna en prières, subitement son visage est couvert d'huile, ses mains aussi sont couverts d'huile, subitement.

On ne sait pas d'ou cela vient.

Et à partir du 31 mai 1984, jour de l'Ascension,

l’huile avait coulé des yeux de Myrna et de tout son visage avant l'extase.

Ensuite, on la porte au lit, parce qu'elle perd un peu l'équilibre, alors qu'elle est très naturelle Myrna, on l'a porte au lit, au bout d'un moment, elle fait le signe de la croix, elle se croise les bras et elle s'absente du monde extérieur.

Elle n'entend rien, elle ne voit rien, elle ne sent rien...

Mes parents ont cru que j'étais morte.

et au bout d'un moment, elle fait un signe de la croix

elle ouvre les yeux, elle regarde et elle sourit.

La paix intérieure qu'on ressent

ne peut être décrite précisément.

Parce que j'ai peur de parler

et de ne pas m'exprimer avec justesse.

Mais il me suffit de dire

que je ressens une grande paix et de l'amour,

au point d'oublier ma famille,

c'est-à-dire que ... lorsque je vis cet état,

j'oublie mes enfants,

j’oublie mon mari,

j'oublie tout.

Et je souhaite rester dans cet état-là.

Quand Myrna doit voir le Christ,

l’huile lui sort aussi des yeux... et les lui brûle...

J’ai vu Jésus lors de plusieurs extases,

mais je ne sais pas exactement combien de fois.

Je le voyais comme une forme humaine de lumière.

Et j'entendais sa voix.

Après avoir vu le Christ,

Myrna met du temps à recouvrer la vue...

Mais en 1984, à la sortie d’une extase...

elle constate avec douleur qu’elle ne voit plus...

Elle restera ainsi durant trois jours...

Myrna a eu les stigmates quatre fois.

La première fois, c'était deux jours

avant le premier anniversaire de Soufanieh,

le 25 novembre 1983.

Les blessures se sont ouvertes

à 4 heures et demie de l'après-midi,

au côté, aux mains,

aux paumes des mains et aux pieds.

À 11 heures du soir c'était cicatrisé.

Ce jour-là, on avait fait venir 8 médecins

de différentes spécialités.

Les trois autres fois, ce furent les années

où les catholiques et les orthodoxes

fêtaient Pâques ensemble,

et ça rejoignait le coeur du message de Soufanieh:

l'unité de l'Église.

Les années 84, 87, 90.

Avant les stigmates,

je sens une douleur atroce dans tout mon corps  jusqu'à ce que les blessures s'ouvrent.

L’Église catholique

manifeste toujours une grande réserve

à l’égard des stigmates.

Le premier stigmatisé connu

fut saint François d’Assise au XIII^e siècle.

Depuis, plus de 300 personnes

auraient reçu les stigmates

dont près de 200 au XX^e siècle.

Thérèse Neumann, Padre Pio et Marthe Robin

sont sans doute les stigmatisés

les plus connus de notre siècle.

Durant les stigmates, le plus beau c'est que...

mon corps souffre beaucoup de douleur

mais mon âme chante.

Les stigmatisés sont signes de contradiction.

Ils sont vénérés par les uns, discrédités par les autres.

Une sorte de casse-tête pour les théologiens

comme pour les médecins...

Aucune explication satisfaisante à ce jour...

Dès lors que tout soupçon de fraude est écarté,

la question n’est plus tant de savoir

d’où viennent les stigmates

- pour le croyant, ils viennent de Dieu -

mais ce qu’ils signifient, ce qu’ils disent aux fidèles...

GILLES-CLAUDE 3

... à quoi ça peut servir

qu'une personne reçoive dans sa chair

les plaies du Christ?

PERE ÉLIAS 12

Qu'elle participe à la passion du Christ,

c'est pas rien. Vous voyez?

Qu'elle nous rappelle que le Christ a souffert,

a eu les mains, les pieds, le côté,

et la tête, même, percés, vous voyez,

dans un milieu arabe et dans un milieu musulman,

c'est pas rien.

Et croyez-moi, beaucoup de gens

ont été drôlement secoués

en voyant même les blessures.

Parce que la maison est fréquentée

par beaucoup de musulmans.

Prêtres et médecins s’agitent...

Et la télévision nous permet d’assister,

grâce à ces images,

à la stigmatisation de Myrna...

Des images pour le moins dérangeantes,

presqu’insoutenables...

GILLES-CLAUDE 4

Est-ce là simple curiosité médiatique?

Même des gens du pays

ont dit que nous faisions un show.

Pour nous, effectivement il s'agissait de documenter.

Qu'on dise de nous tout ce qu'on veut, vous voyez?

On savait qu'un jour ou l'autre,

n'importe quelle autorité ecclésiastique ou scientifique

devrait savoir ce qui se passe.

C'est un fait qui s'échelonne sur plusieurs années.

Un jour ou l'autre, même les plus opposants

devront au moins étudier ce cas.

Parfois je ressens les souffrances

même s'il n'y a pas les blessures.

Ce n'est pas important qu'il y ait du sang.

Le Seigneur me rappelle cela toujours

lorsque je suis fatiguée,

dérangée ou énervée,

par l'ambiance de la maison,

des enfants ou des gens.

Je ressens cela

pour me rappeler que je dois être plus forte,

et que peu importe ce que j'endure,

je ne supporterai pas autant que Lui.

Quel sens vous donnez à tout cela ?

On a besoin de ré-entendre cela ?

Je crois que si on n'en avait pas besoin,

Celui qui a crée ce Phénomène ne l'aurait pas fait

Vous voyez,

Et par les temps qui courent,

dans un monde ou on a plus ou moins élagué Dieu

et le spirituel et l'au-delà,

plus que jamais Dieu invente des procédés pour nous dire: « Mes enfants, Je suis là! »...

GILLES-CLAUDE 6

Vous vous prenez quelque part

comme un autre Christ ?

Non!

Je suis une chrétienne, pas un Christ.

Je remercie les gens pour leur amour...

plus que je ne peux supporter.

C'est-à-dire qu'on me fasse sentir que je suis Myrna,

la personne normale...

parce qu'il y a beaucoup de gens

qui viennent chez Myrna,

pensant que Myrna est une sainte,

et ça me dérange, je souffre,

parce que je me considère très loin d'être ainsi.

Qu'on m'aide à rester fidèle à ma mission

et à ne pas perdre mon humilité,

c'est le plus important.

Que je mette l'amour au coeur de l'Église.

Parce que l'unité ne se fait pas sans l'amour.

Et que je livre le message que l'unité,

c'est en premier lieu l'unité de l'être humain

avec lui-même, avec son frère, avec Dieu.

L'unité de la famille fait partie de ma mission,

et je prie pour les familles désunies

afin que Dieu les rassemble

par les liens de l'unité et de la paix.

J'ai une petite chapelle à la maison.

De temps en temps, je vais m'y recueillir.

Je ne dis rien,

je médite sur le crucifix et j'écris mon journal.

C'est ça ma prière: Méditation et écriture.

Chaque fois que j'écris, je pose la question à Dieu:

quand est-ce que Tu vas me prendre?

Et ceci n'est pas une fuite de la responsabilité.

Parfois je pense... lorsque je souhaite la mort,

que je suis en train de fuir ma responsabilité

vis-à-vis mon mari, mes enfants...

Non, pas du tout,

pas du tout!

Tout ce qui en est,

c'est le désir de Dieu seulement,

pas plus.

Et je souhaite toujours mourir

lorsque je suis en état de grâce,

lors d'un suintement d'huile ou d'une extase.

Je demande à Dieu de me prendre immédiatement,

et de ne pas me laisser mourir

à un moment où il n'est pas content de moi.

Priez pour moi.