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Décembre 1989

Jeudi 7 décembre

Le nonce apostolique célébra la messe à la nonciature et y invite, outre les Sœurs de l'Hôpital Italien, Myrna et Nicolas. A la fin de la messe, l'huile couvre les mains de Myrna. Sœur Fiorina, de l'Hôpital Italien, me téléphone pour m'annoncer ce fait. Elle ajoute que le nonce a pris les mains de Myrna et les a massées en disant :

- Mais c'est vraiment de l'huile !

Samedi 16 décembre

Le matin, appel téléphonique de la nonciature apostolique. La Sœur m'annonce que le P. Pierre Duprey, mon ancien professeur de théologie de Jérusalem, est arrivé la veille et qu'il veut me parler. Puis c'est le P. Duprey lui-même qui m'annonce qu'il compte venir me voir à mon église. Il vient une heure plus tard. Ce ne sont pas les sujets de conversation qui nous manquent. Il est question aussi, mais spontanément, de Soufanieh. J'ai préparé au Père un petit dossier, dont le livre de Christian Ravaz. Le Père me dit entre autres :

- Continuez à nous dire à Rome ce qui se passe. Nous suivons tout cela avec attention.

Je n'en attendais pas plus. Je signale que le P. Duprey occupe à Rome, depuis de longues années, le poste de secrétaire du Secrétariat pour l'Unité des chrétiens. Par la suite, il sera sacré évêque, le 6 janvier 1990, par Sa Sainteté le pape Jean-Paul II

2. Je rédige une lettre collective comme à l'accoutumée, et l'expédie. J'y relate les derniers événements survenus lors du septième anniversaire.

Dimanche 17 décembre

Je reçois aujourd'hui un appel téléphonique de France, d'une certaine Germaine Dellarossa. Elle sollicite de l'huile pour un malade du nom de Jean.

Je note ses coordonnées et l'assure de ma réponse rapide, ainsi que de notre prière à la "maison de la Vierge".

Mercredi 20 décembre

Communication téléphonique de Marseille, de la part de Mme Lucignano. Elle me rappelle une demande de coton imbibé d'huile miraculeuse, qu'elle m'a faite depuis bien longtemps.

Jeudi 21 décembre

L'une de mes connaissances, M. Rifat Chatta, accepte volontiers de porter à Paris une lettre contenant le coton imbibé d'huile, pour Germaine Dellarossa. Je préviens cette dernière par téléphone, afin qu'elle envoie quelqu'un prendre à Paris la lettre qui lui est destinée.

Mardi 26 décembre

Ce matin, je quitte Damas pour Paris.

MON VOYAGE EN FRANCE

26 décembre 1989 - 11 janvier 1990

Cette fois-ci, je reviens à Paris pour Wadih Assafi uniquement. Sa famille m'a annoncé qu'on doit l'opérer du cœur. J'ai demandé l'autorisation de mon supérieur, Mgr François Abou-Mokh, et je voyage le lendemain même de Noël.

Mais Notre-Dame de Soufanieh ne me laisse pas tranquille. En effet, Guy Fourmann et Mylène me cueillent à l'aéroport.

Il est vrai que je passe la plus grande partie de mon temps à l'hôpital, auprès de Wadih Assafi. Mais il y a tout de même de nombreuses rencontres, plus ou moins importantes, concernant Soufanieh et notamment avec le "Comité Notre-Dame de Soufanieh", le voyage des pèlerins français, le P. René Laurentin et le professeur Henri Joyeux.

Nous avons aussi des réunions au cours desquelles nous prenons le repas avec des amis, tout en parlant sur l'Orient arabe, le conflit arabo-israélien, Notre-Dame de Soufanieh. Et nous terminons par la prière du chapelet, à genoux, offerte pour l'Unité de l'Église et pour la Paix dans l'Orient arabe.

Le P. Adel Khoury vient d'être élu, pour la deuxième fois, doyen de la Faculté de Théologie de Munster. Il me téléphone de temps à autre, me conseillant telle ou telle initiative pour faire connaître Soufanieh et pour soutenir Myrna contre la peur dont le Seigneur et la Sainte Vierge l'invitent toujours à se libérer.

Le P. Adel Khoury écrit dès son retour de Damas, en français et en allemand, à propos de Soufanieh, et il insiste pour me voir terminer mes mémoires qu'il a commencé à traduire en vue de leur publication en Allemagne.

La journaliste Isabelle Franque, aménage une rencontre avec le comité de rédaction de la revue Famille chrétienne. Elle veut cependant la préparer par un texte expliquant Soufanieh brièvement et qui donc facilitera l'échange entre nous à ce sujet. Cela s'impose d'autant plus que le comité en question semble ignorer tout de la Syrie. J'écris donc un texte condensé sur Soufanieh. C'est le premier que j'écris depuis le début du Phénomène, qui s'est déclenché depuis bientôt sept ans et demi.

La rencontre a lieu dans un restaurant le vendredi 5 janvier. Durant plus de deux heures, l'échange porte sur les problèmes du pays, puis sur Soufanieh. Nous revenons au bureau du journal, pour passer plus d'une heure et demie avec la journaliste Florence Brière-Loth, pour mener à bon terme l'interview sur Soufanieh, tandis que le photographe de la revue me bombarde des flashes de sa caméra. Par la suite, Isabelle Franque m'assurera que mon calme et ma sérénité ont provoqué leur étonnement et cela d'autant plus que je leur parle d'une affaire dont le moins qu'on puisse dire est qu'elle est très surprenante.

Puis, j'apprends que Florence Brière-Loth hésite quelque peu à écrire son interview. Finalement, elle se décide, mais je lui impose la condition de m'envoyer le texte à Damas et de ne rien publier sans mon accord, ni celui du P. Malouli.

Il en est ainsi. L'article paraît dans Famille chrétienne en date du 19 avril 1990. Fait remarquable : l'article introduit dès les premières lignes la question que j'ai posée ouvertement devant eux : «Est-ce que Pâques, cette année, nous réservera des surprises... comme nous nous y attendons ? »

Bientôt l'influence en France de cet article se fait sentir par les nombreuses lettres que nous recevons à Damas et qui nous réclament des images et du coton imbibé d'huile.

Tout cela ne m'empêche pas d'être bien présent auprès de mon ami, Wadih Assafi, et de sa famille. Enfin, je peux rentrer à Damas, dès le lendemain du jour où il quitte l'hôpital. Je rentre, le cœur apaisé.

Cependant, les incompréhensions ne manquent pas, comme il se doit. L'une d'elles est le reproche que me fait, par personne interposée, un ami arabe, professeur d'Université à Paris, d'accorder à Soufanieh «une importance absolue». L'autre est la visite que me fait faire mon ami, André Valenta, à un couvent de religieuses, dont il a informé la supérieure du Phénomène de Soufanieh. Son accueil est des plus froids. Elle me paraît se renfrogner davantage quand elle apprend que je suis syrien.

Enfin, il ne faut pas que j'oublie cet autre ami arabe, journaliste féru de marxisme, qui vit et travaille à Paris. Il m'avoue ne s'intéresser à Soufanieh que parce que je m'y intéresse. Il me demande un bref article pour son journal.