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En visite chez les Merchak, venus du Canada
M. Fouad Merchak et sa femme Colette Baklé, émigrés au Canada, avec leurs trois filles, toutes membres de la chorale de Notre-Dame de Damas, sont rentrés à Damas pour y passer un mois.
Je leur rends visite avec un ami du nom de Saadé Yazigi. Fouad et Colette sont pour moi de vieilles connaissances, d'autant plus que Colette est, il y a vingt-deux ans, membre de la chorale que je dirigeais à la cathédrale grec-catholique à Damas.
On est le 11 août 1987.
Nous discutons de toutes sortes de problèmes, et l'on en vient à parler de Soufanieh. C'est alors que Colette me raconte un fait qui ne m'étonne pas, mais qui en dit long sur la foi si simple des laïcs, et sur la rapidité et la simplicité des réponses du Seigneur.
Colette m'avait demandé un coton imbibé d'huile pour la vieille Mme Halaby au Canada. Je le lui avais promis à condition qu'elle me donne par écrit le témoignage sur le fait qu'elle vient de nous raconter en présence de son mari.
Je les préviens de ce qui pourrait arriver le soir du 14 août à Soufanieh, les pressant d'y venir, pour témoigner à leurs amis du Canada, où ils doivent rentrer le 3 septembre, de ce qu'ils auront vu. Ils me promettent d'y être. Malheureusement, ce jour-là, ils devront s'absenter de Damas. Leur peine sera grande quand ils apprendront ce qui est arrivé.
Le soir du 2 septembre, j'irai dire au revoir aux Merchak, qui doivent rentrer le lendemain même au Canada. Or, juste en entrant, Fouad et Colette Merchak, me présentent une enveloppe que j'ouvre et je vois avec joie le témoignage écrit que je leur avais réclamé. En voici la traduction :
«Au cours d'une longue nuit, mon esprit était tiraillé et mon âme enchaînée par un tas de soucis. Je me suis tournée vers l'image de la Vierge, devant mon lit, cette image que j'avais fait venir de Soufanieh à Damas. Et j'ai commencé à lui parler et la prier jusqu'au matin. Et au cours des travaux de ménage, je fus surprise par l'image de la Vierge, dont le visage était taché d'huile. J'ai alors porté l'image et exalté la Vierge Marie. J'ai raconté cela à mon mari, à mes filles et aux amis. Ceci est mon témoignage.»
Colette BAKLÉ
Montréal, Canada, 1987
Signature et témoignage du mari : Fouad MERCHAK. Damas, le 2 septembre 1987.