85

Voyage de Myrna, Nicolas, Antoine Mansour et sa femme au Liban

A propos de ce voyage, je n'ai rien de personnel à dire. Je sais que Myrna, son mari Nicolas et leurs amis, le docteur Antoine Mansour et sa femme Claire, ont été invités par le chanteur libanais Tony Hanna, à passer quelques jours de détente chez lui, au village de Maad, dans la région de Gébeil.

Peu jours après, il nous arrive la nouvelle que "quelque chose" s'y est passé. Nous attendons avec impatience le récit des faits. Tout le reste peut n'être que racontars.

Ce voyage a duré du 17 juillet au 2 août 1987.

Or, le soir de leur arrivée à Damas, je me trouve à Soufanieh. J'interroge le docteur Antoine Mansour, aussitôt les accolades terminées. Voici sa réponse textuelle :

- Père, j'en ai perdu la tête (en arabe : khouetet). Tout ce que tu as vu ici en cinq ans, je l'ai vu, moi, en deux semaines!

Il doit partir tôt le lendemain aux Etats-Unis. Je lui réclame aussitôt un rapport succinct avant qu'il ne quitte Damas, en attendant un rapport détaillé qu'il promet de nous envoyer des Etats-Unis. Il s'excuse de sa fatigue, nous promettant de l'envoyer sans faute des Etats-Unis. Je lui dis alors en blaguant :

- Ton rapport personnel nous importe beaucoup. Tu es médecin chirurgien, et, disons le mot, tu es connu aux Etats-Unis. Il nous faut ce rapport demain matin même, sinon je te prends ton passeport et t'empêche de partir!

Il accepte très gentiment cette menace et nous promet le rapport pour le lendemain matin.

En effet, le lendemain, le P. Malouli et moi-même arrivons à Soufanieh à 6 heures 30. Tout le monde est déjà debout, bien sûr, et les valises dans le patio.

Le docteur Antoine Mansour nous présente son rapport : une petite page et demie. Nous la lisons et estimons nécessaire qu'il la réécrive, car il a oublié un détail important qu'il nous a raconté la veille. Il s'exécute avec joie. Ensuite, nous nous tenons tous debout ou à genoux devant l'Icône sainte et écoutons le docteur chanter de sa belle voix le chant à la Vierge :

«O pleine de grâce, toutes les créatures se réjouissant à cause de toi ... »

Ce sont ensuite les "adieux" pour ne pas dire les adieux "à la Vierge".

Deux jours après, les Mansour téléphoneront des Etats-Unis pour dire bonjour et pour donner ce détail : «Tout le long du vol, le docteur Antoine et sa femme n'ont cessé de chanter à la Vierge, surtout le chant de leur ami Wadi Assafi : "Les pierres de la maison se sont réjouies, quand tu as envoyé l'huile". Les voyageurs autour d'eux devaient se demander ce que ce couple faisait ou ce qu'il lui prenait!»

Quant aux faits réels qui se sont passés à Maad et ailleurs au Liban pendant ce séjour de deux semaines, il suffit de lire le rapport de Nicolas et de Myrna, en attendant de voir les vidéocassettes, pour en juger un peu. Mais lire est une chose, et voir en est une autre.

Je signale enfin, à propos de ce voyage, que nos voyageurs ont été invités par les Pères paulistes de Harissa à assister à la sainte messe, le dimanche même de leur retour à Damas. C'est l'ancien supérieur général lui-même, le P. Boutros Mouallem, qui les invite. C'est lui qui célébrera cette sainte messe, au cours de laquelle l'huile coulera en abondance des mains de Myrna au moment où elle communiera.

Apprenant cela, j'envoie aussitôt une lettre personnelle au P. Mouallem, lui demandant avec insistance son témoignage personnel écrit en bonne et due forme. De ma lettre, je garde une photocopie à toutes fins utiles.

La réponse viendra, bien tardive, mais bouleversante.

A ce propos, je demande aussi à Soeur Céline Sioufi, présente à cette messe célébrée à Harissa, son témoignage écrit. Elle me promet de le faire, après m'avoir raconté avec une émotion intense ce dont elle a été témoin au cours de la messe. Mais je retiens surtout l'impression de simplicité et d'humilité que lui a faite Myrna, au Liban même et à Soufanieh, lors de la visite qu'elle lui fit à Damas. Or, Soeur Céline est une des quatre assistantes de sa communauté, les Religieuses de Notre-Dame du Perpétuel Secours, dont la maison-mère se trouve à Harissa, au Liban.

Et c'est grâce à Soeur Céline que nous aurons l'idée d'enregistrer sur cassettes les messages de Soufanieh. C'est elle qui nous le suggérera. Je fais le premier enregistrement, en accord, bien sûr, avec le P. Malouli, Nicolas et Myrna, et le lui offre.

Nous avons pensé, le P. Malouli et moi-même, faire faire par Myrna cet enregistrement. Mais nous y renonçons aussitôt, sans même en avoir parlé à Myrna, dans la crainte que ce ne soit l'occasion de nouvelles accusations gratuites lancées contre elle et donc contre Soufanieh. Des accusations, il y en a déjà suffisamment !