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A propos de mon voyage en France

18 mai - 6 juin 1987

Concernant Soufanieh, voici en bref :

1. Rencontre avec le P. Jean-Claude Darrigaud, dès le lendemain de mon arrivée. Deux jours après, nous faisons avec lui une interview à la télévision (Antenne 2), de six à sept minutes. Inquiet et ne sachant que dire en quelques minutes sur un tel Phénomène, je suis plus qu'étonné quand je vois l'émission trois jours plus tard : les points essentiels y ont été dits, en un rien de temps, et le plus naturellement du monde. On aurait dit une émission méticuleusement préparée dans ses moindres détails. C'est du moins mon impression, ignorant que je suis du monde de la télévision.

2. A la rue Friant, je trouve un meilleur accueil que par le passé, chez les Pères Blancs, dont des prêtres de passage, qui n'en reviennent pas d'entendre parler de tels événements. Le rationalisme occidental semble s'incliner bien plus que par le passé, du fait de la permanence de ce Phénomène. Bien des Pères me réclament des images de Notre-Dame de Soufanieh. Il m'en manque; aussitôt rentré à Damas, je m'empresserai de leur en envoyer.

3. Le P. Aziz Hallak, jésuite de Syrie, aimerait qu'on insiste dans le dossier sur l'événement spirituel, beaucoup plus que sur les aspects "physiques" : huile, extases, etc. Je lui demande de nous dire un jour par écrit ses impressions sur l'ensemble du dossier. Il a la gentillesse de me faire faire huit polycopies du dossier, gratuitement Je lui confie le dossier que le P. Malouli tient à faire parvenir à un éditeur parisien.

4. Les anciens de la paroisse universitaire de Damas sont avides de savoir ce qui se passe toujours à Soufanieh. Chez le docteur Faëz Hoche, le dernier soir, je rencontre le P. Dominique, aumônier-brancardier de l'Hôpital de Pontoise, et quand je réponds à une question posée sur Soufanieh, sans le regarder je l'entends dire à la fin :

- Ce que vous venez de raconter est impressionnant.

Cette réaction me rappelle, mais à l'envers, les toutes premières réactions des prêtres français, quand le Phénomène n'en était encore qu'à ses débuts. Sa persistance finira par désarmer, je l'espère - avant qu'il ne soit trop tard - les plus tenaces et les plus endurcis.

5. A Espalion, le témoignage de Jean-Claude Antakly, de sa femme Geneviève, et même de leurs trois enfants, m'ont considérablement préparé le terrain. Rencontre avec l'évêque, Mgr Bourrat, avec le curé, le P. Georges Castanié, qui commence par écarter Soufanieh, puis, le lendemain, de lui-même, me demande des informations et, touché par je ne sais quoi, me demande d'en parler en pleine messe : il lui faut du courage. Puis rencontre avec le directeur de l'école libre, M. Plagnart, et son assistant, M. Puech, qui me sollicitent ensuite pour deux causeries : l'une aux élèves du secondaire : facultative ; l'autre aux élèves du cours préparatoire : obligatoire.

Quelques jours après, j'apprends que Mlle Marie-Andrée Blanc a suggéré à ses élèves la création d'un groupe de prière en communion avec Soufanieh.

Rencontre aussi avec les Soeurs cisterciennes de Bonneval, à 30 km d'Espalion, le jour de l`Ascension, sur Soufanieh. Accueil plus que chaleureux.

6. Rencontre avec le P. Laurentin : je lui remets un dossier complet, ayant vu que le sien est un peu en désordre et incomplet. Je l'invite à Damas pour le cinquième anniversaire de Soufanieh. En principe, il accepte. Ce qui l'a beaucoup impressionné, c'est le fait que le P. Malouli et moi-même avons été témoins de l'ouverture des stigmates.

7. Rencontre, l'avant-veille de mon retour à Damas, avec Christian Ravaz, journaliste qui me cherche, me dit-il, depuis une semaine, car il a lu mon journal sur Soufanieh, résumé et mal traduit. Il vient dix jours seulement auparavant de faire la connaissance du P. Darrigaud. Il me propose de rédiger "mon journal" en français, comme il le fait pour les "apparitions de Kibého". J'accepte, ne lui cachant pas, ainsi qu'au P. Darrigaud, le secret de ces rencontres providentielles, absolument incompréhensibles et non calculées.

8. Le P. Darrigaud me promet de venir à Damas pour le cinquième anniversaire.

9. Le vendredi 31 mai qui suit le Jeudi de l’Ascension, je téléphone d'Espalion à Damas, aux Nazzour, pour savoir si quelque chose s'est passé en cette fête. C'est Myrna qui répond. M. Antakly se tient près de moi et lui parle. Myrna assure avoir vu Jésus au cours de l'extase qui a suivi l'écoulement d'huile, la nuit vers 23 heures. Jésus a béni les personnes présentes et dit à Myrna - «Aimez-vous les uns les autres, et priez avec foi.» Elle ajoute : «Il m'a confié des choses dont j'ai transmis une partie aux prêtres présents : Malouli, Fadel et Simaan.»

10. La veille de mon retour de Paris à Damas, je reçois de Jean-Claude Antakly une carte qui ne manque pas de m'étonner.

Il y dit ceci :

«Si vous rencontrez Jean-Claude Darrigaud, n’hésitez pas à lui dire de ma part, même si cette initiative doit gêner votre modestie : "Je me suis rendu à deux reprises à Soufanieh. J'ai bien vu les stigmates de Myrna, cela ne m'a pas ému. En revanche, sa douceur et son acceptation m'ont bouleversé.

La prière qui émanait de ce lieu comme dune seule voix m'a profondément touché, avec surtout l'apparition d'une toile de fond avec deux hommes qui ressemblaient étrangement comme deux frères aux apôtres du Christ et que j'oserai appeler Joseph et Élias." N'est-ce pas, mes Amis ? »

11. Le samedi 6 juin. De retour à Damas, la première chose que je fais, avant de rentrer à la maison familiale, est de passer à Soufanieh, de prier avec tous les amis présents et de demander à Myrna ce qu'elle a confié à mes confrères prêtres. Elle m'en fait part.

12. Le lendemain, dimanche de Pentecôte, téléphone du P. Boulos Fadel. Il me raconte ce qui lui est arrivé la nuit précédente, ainsi qu'au P. Rizkallah Simaan et à M. Nazih Raad, à Soufanieh. Ils sont restés à prier jusqu'à deux heures du matin, dans l'attente de l'écoulement d'huile. En vain. Et voici qu'au moment où ils quittaient la maison et rejoignaient leur voiture, ils virent Myrna accourir, et les appeler, car au moment où elle s'est approchée de l'Icône pour l'embrasser avant d'aller se coucher, elle a vu l'huile couler à profusion. Les deux prêtres et M. Raad sont restés stupéfaits devant l'Icône, d'autant plus que le P. Rizkallah voyait pour la première fois un écoulement d'huile. Leur prière s'est prolongée un bon moment.

Tel est le récit que me fait le P. Boulos Fadel. Je le prie de donner son témoignage par écrit. J'en fais autant avec le P. Rizkallah et M. Raad. J'attends toujours.