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Un vœu inopinément exaucé
Le dimanche 30 novembre 1983, au soir, le docteur Ibrahim Khalaf, dentiste, venu d'Alep, me rend visite. Il se plaint du fait qu'à Alep une autorité ecclésiastique s'est attaquée publiquement au Phénomène, le traitant de supercherie. Ibrahim y croit sur la foi de témoins en qui il a confiance. Mais il voudrait tellement voir de ses propres yeux, pour pouvoir en parler en témoin !
Au même moment, j'ai un appel téléphonique de Saba Kouba.
Myrna et Nicolas sont chez lui et il m'invite. Je m'excuse à cause d'Ibrahim qui doit rentrer la nuit même à Alep.
Mais je me ravise aussitôt : Ibrahim, qui désire voir de l'huile, et Myrna étant chez Saba, pourquoi ne pas aller prier avec eux : la Vierge nous fera peut-être la surprise d'une goutte d'huile. J'en fais la proposition à Ibrahim. Et ensemble nous allons chez Saba.
Devant leur surprise, je précise : nous venons pour prier, et pas pour rendre visite. Je leur explique le but de cette démarche, après leur avoir présenté Ibrahim.
Tous, nous nous tenons dans le coin qu'a préparé Saba, chez lui, pour la prière, depuis le jour où l'huile a coulé de "son" image. Myrna tient à la main l'image de la Vierge. La prière dure depuis un quart d'heure, quand je juge nécessaire de demander pardon à la Vierge, parce que je suis venu en "exigeant" plus qu'en implorant. Cette prière, je la dis à haute voix.
Puis, nous revenons à nos places. Au même moment, la femme de Saba, Nora, veut nous faire du café. Elle se lève et se dirige vers la cuisine, et, se retournant vers l'image, elle s'écrie :
- Venez voir !
Nous nous précipitons tous, et nous voyons trois longs traits d'huile couler : l'un coule de l'œil gauche de Jésus, l'autre de l'œil droit de la Vierge, le troisième enfin de l'étoile de l'épaule droite de la Vierge. Les trois traits se rejoignent un peu avant le cadre et coulent en une seule traînée.
Nous sommes stupéfaits. Nous prions de nouveau. Je demande à Ibrahim ce qu'il a écrit derrière l'image : il la retourne. On y lit trois intentions : la guérison de sa mère, l'union des Églises et la paix au Liban.
On place l'image dans une pochette de plastique et Ibrahim l'emporte comme s'il s'agissait d'un trésor. Il l'exposera dans son cabinet à Alep, racontant aux gens ce qu'il a vu de ses propres yeux.