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Novembre 1983 mois de l'huile sainte
La nuit du 21 octobre 1983, on me prévient par téléphone que l'huile coule de l'Image. M. Michel Jarallah m'emmène aussitôt dans sa voiture. Mais avant de partir avec lui, je frappe à la porte du P. Élias Sargi - qui est curé de Notre-Dame de Damas - et je le choque en lui disant d'un ton sérieux :
- Thomas, viens avec moi !
Il me demande sur un ton de reproche : - Pourquoi dis-tu cela ?
Je me contente de lui dire encore une fois - Thomas, viens avec moi.
Nous sortons tous les deux et allons à Soufanieh. La maison est presque remplie de monde. Le Père et moi, nous passons un long moment de prière avec les gens. Nous quittons Soufanieh à minuit et demi.
Quelques jours après, j'apprends que Myrna a des extases.
J'apprends aussi que de petits durillons sont visibles sur ses mains et sur ses pieds.
J'apprendrai enfin avec surprise que l'huile apparaît sur de nombreuses images de "Notre-Dame de Soufanieh" - comme on l'appelle et pas seulement à Soufanieh même, mais aussi dans d'autres maisons.
Un soir, le P. Malouli m'annonce qu'il a décidé d'appeler le mois de novembre "mois de l'huile sainte", pour consacrer le premier anniversaire de l'apparition de l'huile. J'applaudis.
D'autre part, j'apprends par téléphone, de Mlle Salwa Naassan, que l'huile s'était manifestée sur l'une des images que tenait en main mon neveu Samir Zaher, tandis qu'il priait à genoux dans la "chambre de la Vierge". J'interroge Samir, qui me le confirme, mais non sans un certain respect humain.
Un beau jour arrive un jeune homme du nom de Naji Saba organiste de Notre-Dame de Damas - qui me dit, tout ému, que l'huile apparaît sur une image de la Vierge, au verso de laquelle il avait écrit son nom. Il l'avait emportée avec lui et l'avait placée au milieu de sa chambre.
Par la suite, lui rendant visite, je verrai toujours des fleurs devant l'image, et Naji me dira que le soir, il allume devant elle une bougie et prie. Naji aime tellement Notre-Dame de Soufanieh qu'il emportera son image aux États-Unis où il poursuivra sa spécialisation en biologie médicale. Ses nombreuses lettres ne manqueront pas d'allusions à Notre-Dame de Soufanieh, sollicitant une prière devant elle à son intention.
L'un des signes les plus étranges est l'apparition un jour de deux grandes lettres arabes, formées par l'huile et d'une belle écriture, figurant le "J' et, bien incrustée dedans, la lettre "M". Nous prions. On me montre l'image. Ayant lu au verso le nom de Jamil Marji, je demande qu'on l'appelle immédiatement par téléphone.
Il est environ 18 heures. Quelques minutes après, le docteur Margi arrive avec sa femme. Ces deux lettres le surprennent et le réjouissent profondément. Il passe un moment à prier avec nous, puis il retourne à son cabinet, où les malades l'attendent.
Quant à moi, je resterai loin de la maison jusqu'à la mi-novembre.
Depuis, j'y retrouve tout normalement ma place, sans prendre l'autorisation de qui que ce soit. Voici comment je justifie mon comportement :
Tout d'abord, il vaut mieux obéir à Dieu qu'aux hommes.
Ensuite, l'engagement ne saurait être unilatéral. J'ai donné assez de preuves de ma sincérité, de mes bonnes intentions et de mon obéissance sans qu'aucun prêtre orthodoxe ne soit venu à Soufanieh durant mon absence, alors que les prêtres orthodoxes y étaient nombreux, depuis le premier jour du Phénomène jusqu'au jour du transfert de l'Image à l'église. Au début, ils y venaient même avec leurs chœurs.
Troisièmement, la confiance réciproque qui existe entre mon supérieur, Mgr François, et moi-même ne l'empêchera pas, quand il saura mon retour à Soufanieh - et il le saura très rapidement - de n'en parler, si cela ne lui plaît pas.
Enfin, je préfère ne pas lui demander l'autorisation, pour ne pas l'embarrasser auprès du patriarche orthodoxe.
Je retourne donc à la "maison de la Vierge".
Et je me remets à établir le lien, dans mes homélies du dimanche soir, entre Soufanieh et l'évangile du jour.
Mais je n'y reviens pas avec la même fréquence que par le passé. En effet, la présence du P. Malouli m'apporte l'évidence flagrante qu'elle est plus efficace que la mienne, et de loin, vu l'estime hors pair dont il jouit, et la précision avec laquelle il agit vis-à-vis du Phénomène, au point de croire qu'il s'est préparé toute sa vie à ce genre de travail. Vu aussi l'étendue de sa connaissance théologique qui ne cesse de m'étonner. En outre, il a l'accord de son supérieur, lequel a été témoin à Soufanieh. Et cela d'autant plus que mon travail habituel m'empêche de me libérer pour Soufanieh comme par le passé.
Cependant, il est une raison d'importance qui me fournit l'occasion de revenir à Soufanieh sans l'ombre d'une hésitation.
J'ai appris qu'un grand nombre de personnes - dont des prêtres - en sont arrivés, par suite de mon absence de Soufanieh, à dire que j'ai enfin découvert la "supercherie du phénomène", et qu'en conséquence, je l'ai laissé tomber. Encore une fois, tristes calomnies. Je décide donc d'y répondre en y priant et en y affirmant ma présence. Et cela, en dépit du fait que je suis parfaitement convaincu que ma présence est on ne peut plus relative, car le Seigneur se choisit qui Il veut, pour lui faire faire ce qu'Il veut, sans qu'Il ait besoin de qui que ce soit.