+PERE J.M. TOUW, PRIOR OSB - 2001
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PAX

"...Quand Il veut..."

(26 - 11 - 1990)

Vers une évaluation théologique des événements de Soufanieh

(version abrégée)

p. J.M. Touw, prior osb

Cum permissu superiorum, die 25 Martii 2001, R.D. A. Lenglet, abbas

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Édité le 30 avril 2001



 

INTRODUCTION

Dans mes deux témoignages précédents lors de ma conférence au congrès international d'Innsbruck (voir Öl-Materialisationen und Stigmen in Soufanieh, Damaskus. Paraphänomene mit religiöser Bedeutung, dans A. Resch, Paranormologie und Religion, Innsbruck: Resch Verlag, 1997, pages 251 - 321) j'ai pu démontrer que toute supercherie semble exclue dans le cas du phénomène que j'ai observé quant à l'écoulement d'huile du visage de Mirna le 26 novembre 1995, et que, au moins dans ce cas, nous sommes confrontés à un phénomène inexplicable. Cependant cette constatation ne suffit pas pour permettre de décider qu'il s'agit à Soufanieh d'un phénomène surnaturel, c'est-à-dire un événement d'origine surnaturelle par lequel Dieu veut nous donner un signe de Sa présence. Leur caractère inexplicable ne suffit pas à conférer à des événements l'appellation "miraculeuse" ou surnaturelle. Dans cet article je désire examiner dans la mesure s'il existe à Soufanieh des signes et des indices théologiques pouvant pointer en direction du surnaturel. Un jugement définitif revient exclusivement aux membres de l'Église possédant en ce domaine le charisme complet du discernement: les évêques. Leur prise de position (provisoire) en la matière n'est pas ici en cause et il faudrait le faire séparément.

LES RÉVÉLATIONS PRIVÉES DANS L'ÉGLISE CATHOLIQUE

A notre époque il est fréquent d'entendre parler d'apparitions ou de révélations privées. Quel rôle jouent ces événements extraordinaires dans l'Église ? Nombreux sont les croyants qui voient dans toutes ces apparitions un signe de la sollicitude maternelle de Marie en une période difficile de l'histoire, où l'Église et la foi sont exposées à bien des épreuves. Pour certains c'est même le seul point d'appui que leur offre encore la foi. Beaucoup d'autres y voient au contraire un épiphénomène de la foi, ou même une forme de superstition, dont nous n'avons que faire en cette époque éclairée. Il faut donc nous demander quelle place occupent au sein de l'Église les apparitions et révélations privées.

Cette place nous ne devons pas la sous-estimer, ni même la surestimer. L'influence par exemple de Fatima ne peut être négligée. Plusieurs papes s'y sont d'ailleurs rendus. Dans certains cercles le rôle des apparitions et des révélations privées est perçu comme marginal. Il ne pourrait s'agir que de phénomènes en marge de l'Église. Face à cela il y a un groupe de personnes pour qui les révélations privées reprennent quasiment le rôle de la foi. C'est pourquoi nous finissons par nous demander: où se trouve donc le juste milieu?

LE CATÉCHISME DE L'ÉGLISE CATHOLIQUE

La question qui se pose concernant la place des révélations privées au sein de notre foi catholique trouve une réponse des plus claires dans le catéchisme de l'Église catholique. Celle-ci est traitée comme suit au numéro 67:

"Au fil des siècles il y a eu des révélations dites "privées" dont certaines ont été reconnues par l'autorité de l'Église. Elles n'appartiennent cependant pas au dépôt de la foi. Leur rôle n'est pas 'd'améliorer' ou de 'compléter' la Révélation définitive du Christ, mais d'aider à en vivre plus pleinement à une certaine époque de l'histoire.

Guidé par le Magistère de l'Église, le sens des fidèles sait discerner et accueillir ce qui dans ces révélations constitue un appel authentique du Christ ou de Ses saints à l'Église.

La foi chrétienne ne peut pas accepter des 'révélations' qui prétendent dépasser ou corriger la Révélation dont le Christ est l'achèvement. C'est le cas de certaines religions non-chrétiennes et aussi de certaines sectes récentes qui se fondent sur de telles 'révélations'."

Il ne semble pas superflu de commenter certains passages.

"Elles n'appartiennent pas au dépôt de la foi" veut dire qu'elles ne sont pas indispensables en vue de la rédemption et que personne n'est obligé d'y croire. On pourrait dire: au sens strict, elles ne sont pas nécessaires, mais dans certaines circonstances concrètes de la vie, l'humanité a besoin d'encouragements et d'indications supplémentaires.

"Leur rôle n'est pas d'améliorer ou de compléter la Révélation définitive du Christ." Après la révélation définitive que nous avons reçue dans le Christ, aucune nouvelle révélation n'est possible. Autrement la révélation dans le Christ ne serait pas définitive. A la fin du texte sont mentionnées certaines religions non-chrétiennes, ainsi que certaines sectes. Il est probable qu'on évoque ici les Mormons du siècle dernier et dans le siècle actuel divers courants syncrétiques, c'est-à-dire des courants ou des groupes qui, sous la direction d'un maître charismatique ou d'un gourou, adhèrent à un mélange de diverses religions.

La révélation définitive dans le Christ s'est en effet terminée au moment de la mort des apôtres. Pourtant, ce qui est possible encore, c'est l'épanouissement de cette révélation. Il est possible aussi que certains aspects de la foi se soient dissipés vers l'arrière-plan. Il devient alors nécessaire que, selon la parole de Jésus, l'Esprit vous les rappelle. Voilà pourquoi le texte continue: "Leur rôle est d'aider à [...] vivre plus pleinement [la révélation définitive] à une certaine époque de l'histoire."

Si les révélations privées et les apparitions, permettent de vivre plus pleinement la foi, ces révélations sont soumises à la foi et à son service. Et elles aident "à une certaine époque de l'histoire". Cette aide supplémentaire à vivre plus pleinement la foi a existé de tout temps. Mais la plupart des révélations des siècles passés étaient indissociables de leur époque et ont été oubliées.

A notre époque nous entendons parler de nombreuses révélations. D'une part cela n'a rien d'extraordinaire, d'autre part il est nouveau que les révélations connaissent une si grande diffusion. Et elles sont très diverses au sein de l'Église, mais au moins aussi nombreuses hors d'Elle. Rien que le fait qu'elles sont si fréquentes hors de l'Église devrait nous mettre en garde et nous rappeler qu'il s'agit de vivre plus pleinement notre foi. C'est pourquoi nous excluons d'avance toutes les révélations qui sont en conflit avec la foi ou en désobéissance à l'Église.
 

QUELQUES CARACTÉRISTIQUES D'APPARITIONS VÉRITABLES

En général il est bien plus facile d'établir des critères négatifs que positifs pour les révélations privées et les apparitions: elles ne doivent pas être contraires à la foi, ni à l'amour, ni aux bonnes moeurs, ni à l'Église etc... Les critères positifs sont la plupart du temps bien plus difficiles à formuler parce qu'ils dépendent de toute sorte de circonstances. On dit souvent: c'est au fruit qu'on reconnaît l'arbre. Mais il n'est pas toujours clair de quel arbre proviennent les fruits. Ainsi les conversions et les guérisons peuvent être le fruit de la prière et de la foi des intéressés et ne sont pas forcément une "preuve" de la véracité des apparitions. Quant aux "preuves" il n'y en a jamais, car il s'agit toujours dans ce cas "d'indications" théologiques. C'est dire combien est indispensable le charisme du discernement (qui incombe en définitive aux évêques) et qui, à partir des "indications" théologiques, permettra d'émettre un jugement décisif.
 

LE PROTOTYPE DE CHAQUE APPARITION

Je voudrais maintenant décrire quelques unes des "indications" d'après la révélation privée par excellence de l'histoire du salut: le prototype de toute révélation, l'Annonciation de l'ange Gabriel à Marie. Vous connaissez l'histoire. Vous la connaissez si bien qu'elle en est défraîchie! Une histoire archi-connue comme celle-là a besoin qu'on l'astique toujours de nouveau. Ce que nous faisons en l'examinant chaque fois avec un regard nouveau. Ce point culminant de l'histoire du salut possède d'énormes profondeurs et de très nombreux aspects. Nous essayons d'observer comment Dieu s'y prend avec Marie. C'est ainsi que Dieu va traiter l'homme lors d'autres révélations et c'est ainsi que le ciel approchera les voyants. Mais plus important encore: c'est une indication de la manière dont Dieu s'y prend avec nous, hors de tout phénomène extraordinaire ou révélation privée !

CINQ CRITÈRES DE L'AGIR DIVIN

L'évangile de l'Annonce faite à Marie nous montre de manière éminente comment Dieu agit. Au cours du récit nous pouvons observer cinq caractéristiques que nous rencontrons dans chaque action de Dieu. En tant que telles nous pouvons les voir à l'inverse comme des critères ou des "indications" permettant de dépister, à notre époque aussi, l'action de Dieu dans notre propre vie, mais aussi lors de tous phénomènes extraordinaires et révélations privées.

1. Intimité

Tout d'abord je voudrais attirer l'attention sur la discrétion de l'évangéliste St. Luc sur le point culminant de l'histoire du salut: c'est-à-dire de l'Incarnation-même, il n'en dit rien. Il ne parle que du message qui la précède. Ainsi St. Luc nous montre l'intense intimité de l'événement, de l'Incarnation et de l'Annonce faite à Marie, qui représente plutôt le côté externe de cet événement. C'est en secret que Dieu travaille à ses oeuvres les plus grandes. St. Luc garde le silence sur l'Incarnation proprement dite parce qu'il ne fait aucun doute que Marie, elle aussi s'est tue à ce sujet. Ce n'est qu'avec une certaine retenue qu'Elle a dévoilé le dialogue avec l'ange. Elle aurait préféré tout garder dans Son coeur, mais l'histoire du salut se devait d'être racontée. C'est ainsi que Dieu agit avec nous: dans le secret de notre coeur Il peut susciter les plus belles actions. Il est presque impossible de mettre en paroles l'intimité des oeuvres divines. Il s'agit ici de mystique, du contact de l'homme par Dieu. Ce qui peut s'exprimer, c'est le côté plus extérieur. Ainsi des révélations "prophétiques" sont-elles toujours le côté plus extérieur de la révélation mystique proprement dite, qui est aussi d'une plus grande profondeur. Par contre, dans le cas d'une révélation privée, en plus des paroles par lesquelles s'expriment des messages éventuels, il doit exister chez le voyant un côté plus intériorisé. Dieu se manifeste à des pécheurs ; mais ces pécheurs auquels Il se manifeste, ressentiront ce contact intérieur avec Dieu, et il faut espérer qu'ils y répondront. Il s'agit ici d'une intimité que le commun des pèlerins aurait bien du mal à percevoir chez les voyants. Tout au plus se demanderont-ils quelle est la source intérieure de l'attitude visible ou de la pratique des vertus de ces derniers. Au fond, seul le père spirituel des voyants et l'entourage direct seront à mêmes de percevoir d'avantage cet "intérieur". À Soufanieh cette intimité est présente sous un jour très particulier. On en retrouve des exemples dans divers livres et témoignages. Cela, je l'ai éprouvé aussi, mais la plupart du temps il faut se contenter de le "ressentir". La grande intimité s'exprime dans l'attitude de Myrna et se retrouve dans les messages. (Ceci est valable aussi pour les points suivants.)

Appliquons tout ceci à nous-mêmes. Si Dieu nous parle, et Il le fait, parfois par un mot que nous entendons ou par quelque chose que nous vivons. Il est présent dans les petits événements de tous les jours. Si Dieu s'adresse ainsi à nous, et c'est bien Lui, alors quelque chose se mettra en branle au plus profond de notre coeur. Dans une intimité qui se laisse à peine s'exprimer par des mots, mais qui en même temps nous donne la force d'accomplir ce qu'Il nous demande. Dieu oeuvre au plus profond de notre coeur. C'est pourquoi il est si important de sonder notre coeur. Dans le silence de notre coeur.

2. Subtilité

Après l'intimité, je voudrais souligner la subtilité qui caractérise l'agir de Dieu. Il oeuvre en profondeur. Il ne force ni ne surprend, mais nous laisse parfaitement libres. Ce fut le cas pour Marie: comme il s'agissait du summum qui devait réparer l'abus de liberté dont Adam et Ève s'étaient rendus coupables, Dieu a tout fait pour que Marie puisse répondre en toute liberté. Totalement. Libre de toute tache originelle, libre de tout péché.

Mais pour Dieu cela n'était pas encore suffisant. Il agit de manière si subtile que Marie pût se sentir libre envers Dieu. Ce ne fut pas Lui qui apparut à Marie, non, Il lui envoya un ange. Car si Dieu Lui-même lui était apparu, Marie n'aurait jamais pu dire "non". Mais à un ange Elle pouvait dire "non" à la proposition de Dieu, sans dire "non" à Dieu. Sans rejeter Dieu Elle aurait pu refuser de participer à Son plan. Heureusement Marie a accepté, Elle a donné Son "fiat". Mais nous rendons-nous bien compte qu'elle aurait pu refuser vraiment ? Dans Son acceptation, avec la possibilité de Son refus repose tout le mérite de Marie. Elle a complètement et toujours dit: "oui".

En Marie nous voyons un critère important de toute grâce. Dieu demande en effet à l'homme de s'associer à Lui. On dirait que Dieu a besoin de nous.

Il veut avoir besoin de nous pour réaliser Son projet de salut. Ou, comme le dit saint Augustin: Il nous a créés sans nous, mais ne veut pas nous recréer sans nous. C'est là le mystère de la collaboration de l'humanité avec Dieu, qui trouve son apogée et son expression dans le Coeur Immaculé de Marie. Marie est la seule personne avec Jésus qui ait répondu entièrement à l'amour de Dieu, qui ait complètement dit "oui" à Dieu. Nous, nous répondons toujours poliment, comme nous l'avons appris: nous disons: "oui" et ajoutons: "mais"... Nous répondons un "oui" que nous faisons suivre immédiatement de réserves et de conditions. Si nous voulons véritablement dire "oui" alors notre petit "oui" devra se fondre dans le "oui" complet de Marie.

Dieu laisse l'homme véritablement libre. Même si à cause du péché nous ne sommes pas totalement libres, Dieu respecte cependant notre liberté, toujours et complètement. C'est à l'existence de l'enfer que nous pouvons mesurer combien Dieu prend notre liberté au sérieux. L'enfer n'est pas une injustice de la part de Dieu, mais le fait qu'Il prend au sérieux la liberté humaine. Si quelqu'un dit "non" à Dieu totalement et du plus profond de son être, Il prend ce "non" au sérieux. Maintenant, ici sur terre, nous pouvons encore aller du "non" au "oui" et laisser s'épanouir notre acceptation ou notre refus. Mais à la fin de notre vie, si nous choisissons un "non" définitif, Dieu nous prendra au sérieux et il nous échoira une éternité sans Dieu, sans tout ce qui est bon et beau. C'est ce que nous appelons l'enfer. Mais s'il y a en nous une minime trace de "oui", Dieu fera se développer ce "oui", bien que cela doive se faire dans un feu purifiant.

Puisque Dieu respecte notre liberté, Son agir se traduira toujours par une invitation et non en forçant notre volonté. C'est pourquoi Son action n'est jamais 'sensationnelle'. Le mal est sensationnel et massif, de sorte qu'il porte atteinte à la liberté. Mais Dieu oeuvre individuellement et en toute tranquillité.

3. Rationalité

Après l'intimité de l'agir de Dieu et la subtilité, je voudrais souligner la rationalité ou le bon sens. L'intimité appartient à l'action divine dans le coeur de l'homme. La subtilité respecte la volonté de l'homme. La raison ou rationalité de l'action divine concerne la raison humaine. Il ne s'agit pas ici de rationalisme, bien qu'il soit tout à fait possible de comprendre l'agir de Dieu. Non, cela signifie tout d'abord que l'action de Dieu n'est pas irrationnelle. Dieu n'agit pas contre la raison. Dieu nous a donné la raison et attend de nous que nous l'utilisions. Le Pape Léon XIII disait: "la raison est le plus grand don de Dieu à l'homme". Et nous voyons que Marie, qui gardait tout cela dans Son coeur, demanda à l'ange: "Comment cela se fera-t-il, puisque je ne connais point d'homme?". Marie se rend compte qu'une chose impossible lui est demandée. Mais quand l'ange la rassure, elle se contente de sa réponse. Elle ne comprend pas, mais l'ange lui explique que c'est possible. Dieu ne demande pas l'aveuglement ni dans le zèle de la foi, ni dans l'obéissance, mais la docilité dans la liberté et l'abandon dans la raison.

Dans notre vie aussi nous pouvons nous poser des questions et avoir nos doutes. Tout cela est permis, à condition que nous cherchions des réponses dans l'abandon en Dieu. Zacharie posa pratiquement la même question que Marie lorsque l'ange Gabriel lui prédit la naissance d'un fils. Mais il la posa par incrédulité. Il ne chercha pas: il refusa.

Dieu n'est pas déraisonnable. Dieu a toujours une intention lorsqu' Il agit. Ses miracles, Ses signes, ont une signification. Ce ne sont jamais des tours de passe-passe pour nous surprendre ou pour nous interloquer. Ils ne s'imposent pas. C'est pourquoi l'agir de Dieu n'est pas spectaculaire. Le mal est spectaculaire, sensationnel. L'agir divin n'est jamais dépourvu de sens, il n'est pas un passe-temps, il n'est pas destiné à satisfaire notre curiosité. Ceci vaut pour les miracles et les révélations, mais aussi pour les petits signes quotidiens que Dieu nous donne. Il nous invite et jamais ne nous oblige.
 

4. Souveraineté

L'agir de Dieu est souverain. Bien que Dieu respecte l'homme totalement: dans l'intimité du coeur, la subtilité du plein gré et la raison du bon sens, Il dépasse pourtant totalement l'homme. C'est pourquoi Son action est souvent inattendue et dépasse de loin toutes nos prévisions. Il s'adapte à l'humanité, mais en même temps, reste tellement souverain qu'Il peut faire ce qu'Il veut. Ainsi l'homme reste homme et Dieu, le Dieu qui dépasse tout entendement et qui domine tout. Ce qui nous amène au dernier point, qui est étroitement lié au précédent.

5. Sérénité

Enfin, l'action de Dieu se caractérise pour finir par la sérénité et la clarté. La simplicité et la transparence y règnent en lieu et place de l'inutile complexité qui peut mener à la confusion. La confusion et l'anxiété qui l'accompagne ne proviennent jamais de Dieu. Si Dieu agit, il n'y a rien de superflu. Quand Dieu agit, le résultat ne peut donc être que clarté et paix.

L'action de Marie dans notre vie a les mêmes propriétés. Il s'agit ici aussi surtout de l'intimité de notre coeur, la subtilité qui invite et laisse libre, la raison qui laisse de l'espace pour le bon sens et la souveraineté dans la sérénité par laquelle elle nous prend par la main. Marie aussi nous donne Ses signes dans la vie quotidienne. Nous devons apprendre, pas à pas, à lire ces signes. Parfois des lieux de pèlerinage où Elle est spécialement présente peuvent nous aider à nous rendre compte qu'Elle est aussi présente chez nous. Si du moins nous la laissons entrer. Vous pouvez la trouver dans l'intimité de votre coeur où, avec subtilité et de manière souveraine, Elle invite votre volonté en toute logique de la raison à suivre la voie qui conduit à Son Fils. Car c'est là le but final de Marie dans notre vie: nous prendre par la main et nous conduire à Son Fils.

CONCLUSION

A Soufanieh jamais la moindre trace de supercherie n'a été découverte. L'observation que j'ai faite permet d'exclure toute forme de manipulation ou de truquage de sorte que nous sommes confrontés à un phénomène inexplicable. L'attitude de Myrna a déjà été décrite par plusieurs personnes (entre autres Brigitte Sauvegrain etc… et dans mon premier témoignage). Les messages ont été étudiés quant à leur contenu théologique et définis comme étant "le pur reflet de l'évangile". Aucun des critères négatifs n'a été rempli. Dans sa totalité l'atmosphère est pure et incite à la foi. Soufanieh semble satisfaire pleinement aux critères positifs nommés ci-dessus d'intimité, de subtilité, de rationalité, de sérénité et de souveraineté. C'est pourquoi je puis conclure, d'une part que jusqu'ici je n'ai rien trouvé dans les événements qui puisse plaider à l'encontre d'un caractère surnaturel. D'autre part il y a, selon moi, des indications positives que Dieu est ici véritablement et activement présent. Mais le jugement définitif à ce sujet revient à ceux dans l'Église qui possèdent le charisme en rapport à des phénomènes de ce genre: les évêques.
 
 

P. Joannes M. Touw,

le 27 novembre 1996 Vaals, Pays-Bas -     le 25 mars 2001