Dernière mise-à-jour: 2018-02-02


BRÈVE HISTORIQUE DE L'ICÔNE DE NOTRE-DAME DE KAZAN ( SOURCE: DR PHILIPPE LORON [FRANCE] )

La Vierge Marie, dès le XVII siècle, était vénérée comme la «Libératrice de Russie», sous l'aspect de l'icône miraculeusement retrouvée à Kazan en 1579.

Au début du XVIII siècle, après une éclatante victoire de Pierre le Grand sur l'armée suédoise, où l'icône était avancée comme un «étendard de victoire», l'on édifia une cathédrale en l'honneur de Notre-Dame de Kazan, sur la Place «Rouge» de Moscou. L'icône y est vénérée jusqu'en 1721 puis elle est transférée à Saint-Pétersbourg, la nouvelle capitale.

La retraite de Russie des armées napoléonniennes aurait été attribuée à l'intercession de Notre-Dame de Kazan.

Après la révolution d'Octobre 1917, alors qu'au Portugal trois jeunes enfants venaient d'entendre parler de la nécessaire conversion de la Russie quelques mois auparavant, plusieurs sanctuaires sont pillés et désacralisés. La cathédrale Notre-Dame de Kazan, sans son icône depuis plus de deux siècles, fut détruite en 1936. L'icône disparut sans doute à l'occasion de la vente d'objets religieux.

Puis en 1970, elle revient sur scène: un père jésuite de San Francisco (États-Unis), recteur du Centre russe catholique de Notre-Dame de Fatima la repère, proposée en vente, elle est acquise, avec l'aval des prêtres orthodoxes consultés, puis transférée à Fatima, le 21 juillet de la même année (en la fête de Notre-Dame de Kazan, selon le calendrier julien). Elle demeura longtemps en la chapelle byzantine Domus Pacis de Fatima avant d'être envoyée au Vatican en 1998.  Sa Sainteté, le pape Jean-Paul II compterait la remettre au patriarche russe-orthodoxe Alexis II lors d'une rencontre pastorale en Russie.  Son retour à Moscou ou à Saint-Pétersbourg est sans doute espéré.

Il existe à Saint-Petersbourg (la cité de Saint-Pierre) une église dédiée à Notre-Dame de Kazan. Elle était devenue musée de l'athéisme sous le joug communiste. Depuis le 1er mai 1994 (dimanche de Pâques cette année-là pour les orthodoxes), elle est à nouveau reconsacrée et ouverte au culte. Une grande croix y fut spectaculairement posée la veille, sur son faîte, à l'aide d'un hélicoptère! Depuis le 4 novembre 1990, la reconsruction de la cathédrale serait entreprise avec la bénédiction des orthodoxes, au même emplacement que l'ancienne sur la Place Rouge.


EXTRAIT de: "ART RUSSE" - ICONES TYPE ICONOGRAPHIQUES - pages 478-479.
VIERGE DE KAZAN
XVI ème SIÈCLE

Les documents rapportent qu'il y eut à Kazan en 1579 un grand incendie qui détruisit une partie de la ville. Cette icône aurait été découverte cette année-là sous les décombres d'une maison brûlée, par une fillette de dix ans, à qui la Vierge serait apparue à plusieurs reprises en lui donnant l'ordre de chercher en cet endroit. Elle la trouva en effet sous le poêle. On explique la présence de l'icône en ce lieu par le fait que, du temps de la domination des Tatares à Kazan, les orthodoxes durent cacher leur foi et les objets de culte. L'icône aurait alors été solennellement portée à l'Église de Saint Nicolas et ensuite à la cathédrale de l'Annonciation.

Le tsar Ivan IV le Terrible, auquel on aurait envoyé la même année une copie de l'image de Kazan, aurait donné l'ordre de construire à l'endroit où on l'avait trouvée un monastère de femmes. Ce fut le monastère de la Vierge de Kazan, et l'on y plaça l'icône originale. En 1594, le tsar, Fédor Ivanovitch fit construire la grande église de pierre dédiée à l'Assomption, et l'image y fut déposée définitivement. L'année suivante on décida que la Vierge de Kazan aurait sa fête annuelle, le 8 juillet. Plus tard, sous Catherine II, l'église menaçant ruine, on fit les plans d'une autre, qui fut inaugurée sous Alexandre I en 1808. Mais le 29 juin 1904, l'icône, recouverte d'un riche revêtement orné de brillants et d'autres pierres précieuses, fut volée.

Il ne reste plus que deux copies de cette icône dans le monastère de la Vierge de Kazan.

Cette image est du type Hodiguitria, assez semblable à celle de Smolensk. La Vierge tient son Fils sur le bras gauche, la tête inclinée vers Lui. L'Enfant, lui, se tient très droit et bénit de la main droite. (voir planche V, no 5).