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Extase du Vendredi Saint, 20 avril 1984

L'après-midi de ce jour, Salim Mohsen me demande par téléphone de venir à Soufanieh sans tarder. Il est environ 15 heures 30. J'y accours.

En dépit de la grande affluence de gens, un silence impressionnant règne. Tous, dans le patio comme dans la chambre, prient. Myrna est en extase, "dans un autre monde".

Les mêmes visages entourent le lit, visages des parents et des voisins. Il y a aussi de nouveaux visages, figés par l'étonnement.

Myrna a l'immobilité d'un cadavre. Mais sa figure paraît illuminée, comme enflée, tandis que l'huile en suinte, de même que de son cou et de ses mains.

Je prie en silence, près d'une heure, au milieu de la foule, puis reviens à "mon" église, pour l'Office des Funérailles .

A 17 heures 45, je dispose à leur place les membres de la chorale, quand la jeune Salwa Naassan, choriste amie de Myrna, vient à moi et me dit en souriant :

- Père, Myrna et Nicolas sont à l'église.

Je regarde dans la direction indiquée par Salwa et je vois Myrna et Nicolas debout près de la porte de la sacristie, en compagnie du P. Malouli. Leur tenue est ordinaire et ne laisse rien deviner de ce qui est arrivé à Myrna peu avant

Quand nous avons terminé l'Office des Funérailles, suivi de la grande procession dans les avenues avoisinantes, je vais à "la maison de la Vierge", avec une partie de la chorale. Nous y célébrons à nouveau le même Office. Avant de retourner à l'église, j'interroge Myrna sur ce qu'elle a pu voir durant l'extase :

Je n'ai rien vu, répond-elle, sinon une montagne élevée, sur laquelle tombait une Lumière du Ciel. J'ai essayé deux fois d'escalader la montagne, mais sans y réussir.

Elle assure n'avoir entendu aucune voix durant cette extase. Le P. Malouli m'apprend que l'extase a duré une heure et demie.